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Wackness regarder en ligne regarder en ligne 1280

  • Wackness
  • (The Wackness)
  • États-Unis
  • -
  • 2008
  • RĂ©alisation. Jonathan Levine
  • ScĂ©nario. Jonathan Levine
  • Image. Petra Korner
  • Montage. Josh Noyes
  • Musique. David Torn
  • Producteur(s). Keith Calder, Felipe Marino, Joe Neurauter
  • InterprĂ©tation. Ben Kingsley (Dr Squires), Josh Peck (Luke Shapiro), Olivia Thirlby (Stephanie), Famke Janssen (Kristin Squires), Mary-Kate Olsen (Union), Method Man (Percy).
  • Date de sortie. 24 septembre 2008
  • DurĂ©e. 1h40

Déclaration de dépendance, par Emmanuel Didier

The Wackness

Teen-movie sentimental à la sauce Sundance, Wackness creuse encore un peu plus le sillon d’une hypocrisie qui ne dure que trop. celle d’un cinéma (faussement) indépendant qui se complaît dans la redite et la formule. Ânonnant sa leçon sans relief, le film parvient à être plaisant et léger. Il est même parfois drôle. Mais, à l’instar du bubble-gum Little Miss Sunshine et de ses avatars, tout est cadenassé et sans relief. Le garrot est trop serré, trop strict.

C’est l’histoire d’un ado qui sort du lycée. Il vient d’obtenir son diplôme, celui pour lequel on s’habille avec un drôle de chapeau que l’on finit par envoyer en l’air avec cri et fureur. Tout irait donc pour le mieux si Luke Shapiro – c’est son nom – n’était pas un parfait loser. Il recèle beaucoup de richesses en son for intérieur mais malheureusement, sa singularité n’est pas reconnue à sa juste valeur auprès de ses congénères lycéens. D’où une grosse déprime qui l’amène directement chez un psy dénommé Squires. Il paie ses séances en vendant de l’herbe un peu partout dans Manhattan. Car oui, Luke est dealer. c’est même la caution rebelle et marginale du film. Il se trouve que le docteur et le jeune ado vont se lier d’amitié et faire les quatre cent coups ensemble. Le vieux a une belle-fille, vraiment très jolie et a priori inaccessible. Finalement, Luke et Stéphanie sortiront quand même ensemble le temps d’un été. la Belle et la Bête revisité en bluette sur la plage. En bref. lycée, drogue, solitude, jolie fille, romance improbable. Nous sommes en terrain connu. Voire conquis par l’ennui.

La grande idée du film est de reconstituer une époque, celle du milieu des années 1990 dans une ville qui a apparemment beaucoup changé, New York. Jonathan Levine est fan de hip-hop. Ainsi, il saupoudre son film de morceaux de Notorious B.I.G. ou de Nas afin de coller à l’ambiance du moment, marqué par l’avènement du genre. Pas déplaisant. Ce qui l’est plus est la manie tendant à gadgétiser absolument toutes les situations. pas un plan sans un item chargé de contextualiser le film. Tant de références superfétatoires (la NES, le pager, un disque sur une étagère, Giuliani à la télé, etc.) finissent par donner un goût de carton-pâte à l’univers fabriqué. Quand il suffit d’esquisser simplement et sans lourdeur, Levine appuie inlassablement la même rengaine artificielle. Le scénario suit la même trame pénible ; aucun soubresaut dramatique éculé ne résiste à la tentation de fanfaronner grassement à l’écran. Le climax comique réside dans l’incapacité de Luke à réfréner son coït précoce. drôlement culotté et inattendu.

Il serait injuste de ne brosser du film que ce portrait médiocre. Parfois, le trait est juste et plutôt bien senti. Sir Ben Kingsley, qui incarne le psy immature et bourré d’anti-dépresseurs, est réjouissant. Il endosse son rôle avec une parfaite décontraction, tout en arrivant à colmater les brèches d’un scénario usé jusqu’à la corde. Sans chercher trop loin, le spectacle est plaisant. La photographie est plutôt pertinente ; les appartements dans lesquels gravitent les personnages sont nimbés d’une légère brume floue et sombre qui accentue le caractère confiné des personnages. Un joli travail de chef opérateur, sans nul doute. La question est de savoir si cette réussite suffit à faire de Wackness un objet estimable. L’estocade finale du film répond douloureusement à cette interrogation et nous cloue sur place. Elle résonne comme un complément aux propos du réalisateur. « Si le film s’efforce de dire une chose, c’est que nous sommes tous ensemble dans le même bateau. » Quel effort, quelle clairvoyance. Non, décidément, Wackness porte un costume beaucoup trop grand pour ses frêles épaules, sa relative beauté plastique n’efface pas la vacuité et l’inutilité du propos. Un coup pour rien.

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