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Histoire du « Nouvel ordre mondial »

par Pierre Hillard

Pierre Hillard retrace l’histoire d’un courant idĂ©ologique qui imprime sa marque aux actuelles tentatives de regroupement d’Etats au sein de blocs rĂ©gionaux et tente de les orienter vers une forme de gouvernance mondiale. Son objectif n’est pas de prĂ©venir les conflits, mais d’Ă©tendre la puissance financière et commerciale du monde anglo-saxon. Il thĂ©orise et revendique le projet d’un « Nouvel ordre mondial » Ă©rigĂ© sur les ruines des Etats-nations.
Bien sĂ»r, il ne s’agit pas d’assimiler tous les efforts visant Ă  mettre fin aux divisions nationales Ă  une volontĂ© de domination. Mais il est indispensable d’Ă©tudier ce projet de globalisation politique afin de ne pas le laisser transformer l’idĂ©al de l’unitĂ© humaine en un cauchemar totalitaire.

RĂ©seau Voltaire | Paris (France) | 21 février 2010

RĂ©unis Ă  Londres, le 2 avril 2009, autour de la reine Elizabeth II, les chefs d’Etat et de gouvernement des 20 plus grandes puissances du monde ont envisagĂ© de crĂ©er un directoire Ă©conomique mondial.

Avec la ratification du TraitĂ© de Lisbonne par les 27 Etats europĂ©ens, l’élection d’Herman van Rompuy Ă  la prĂ©sidence du Conseil europĂ©en et de Catherine Ashton comme Haut-reprĂ©sentant de l’Union pour les Affaires Ă©trangères et la politique de sĂ©curitĂ©, le 19 novembre 2009, marque un tournant dĂ©cisif dans les ambitions mondialistes. L’Union europĂ©enne (l’UE) se voit dotĂ©e progressivement d’un visage politique et d’un « numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone » pour reprendre l’expression d’Henry Kissinger. Certes, de nouveaux rĂ©glages — une forme de rodage — s’avèrent nĂ©cessaires afin de vĂ©ritablement asseoir cette union rĂ©gionale. En effet, des rivalitĂ©s continuent Ă  perdurer entre le prĂ©sident du Conseil europĂ©en, le prĂ©sident de la Commission europĂ©enne et la prĂ©sidence tournante de six mois. Cette situation agace profondĂ©ment l’administration Obama [1 ]. Cependant, dotĂ©e de la personnalitĂ© juridique et d’une complète primautĂ© du droit europĂ©en sur le droit national, l’Union europĂ©enne peut prĂ©tendre (rĂ©ussir ?) devenir un acteur de la scène internationale. Il serait faux d’affirmer que cette nouvelle vocation se fera dans une complète indĂ©pendance par rapport au reste du monde. En fait, les Ă©lites europĂ©istes soutenues par l’oligarchie financière avancent en liaison et en communion d’esprit avec toutes les autres formes d’unions rĂ©gionales en cours d’élaboration sur la planète.

En effet, l’Union européenne n’est qu’une composante d’un vaste programme conduisant à l’émergence de blocs continentaux dotés chacun d’une monnaie, d’une citoyenneté, d’un parlement unique, etc ; l’ensemble de ces blocs étant appelé à constituer une gouvernance mondiale. Nous pouvons relever les unions régionales suivantes en formation :

La CommunautĂ© Economique Eurasiatique (CEEA ou Eurasec pour Eurasian Economic Community) [2 ]. crĂ©Ă©e en octobre 2000 et rĂ©unissant plusieurs pays de l’ancien bloc soviĂ©tique (Russie, Kazakhstan, BiĂ©lorussie, …), elle poursuit l’objectif de crĂ©er une union douanière [3 ] Ă  partir de 2010 avec l’idĂ©e d’une monnaie rĂ©gissant l’ensemble appelĂ© « evraz » [4 ] ou « euras » ou encore « eurasia » (le nom de cette monnaie peut encore changer) [5 ].

L’Union des nations sud-amĂ©ricaines (UNASUR) [6 ]. crĂ©Ă©e en mai 2008, elle entend passer d’une logique sub-rĂ©gionale Ă  une identitĂ© rĂ©gionale en fusionnant en une seule organisation le Mercosur et la CommunautĂ© andine, c’est-Ă -dire en rĂ©unissant tous les Etats du continent sud-amĂ©ricain (Ă  l’exception de la Guyane française, et des Ă®les britanniques Sandwich et Malouines). L’idĂ©al poursuivi est de rĂ©ussir la mise sur pied d’un parlement, d’une monnaie unique [7 ] et d’une citoyennetĂ© commune. L’UNASUR entretient des liens privilĂ©giĂ©s avec son modèle europĂ©en dans le cadre d’une assemblĂ©e parlementaire euro-latino amĂ©ricaine appelĂ©e EUROLAT [8 ].

Le Système d’intégration centre-américain (SICA) [9 ]. créé en décembre 1991, ce groupe de pays centre-américains poursuit les mêmes objectifs cités ci-dessus, en particulier la création d’une monnaie unique suite au 33è congrès tenu à San Pedro Sula (Honduras) en décembre 2008.

Le lancement de « l’Organisation de l’UnitĂ© Africaine » (OUA) [10 ] en 1963 a permis de passer Ă  la vitesse supĂ©rieure, Ă  partir des annĂ©es 1999-2000, avec la crĂ©ation de l’Union Africaine (l’UA, Ă  Durban en juillet 2002) et du « Nouveau Partenariat pour le DĂ©veloppement de l’Afrique » (NEPAD) [11 ]. Les objectifs (commission, parlement panafricain, cour africaine des droits de l’homme, etc) se calquent sur le modèle europĂ©en [12 ].

Le Conseil de coopĂ©ration du Golfe (Golf cooperation council, GCC) [13 ]. crĂ©Ă© en 1981, il tend Ă  une union de plus en plus Ă©troite entre les Etats du Golfe (Bahrein, KoweĂŻt, Oman, Qatar, Arabie Saoudite et Emirat arabes unis). Une monnaie commune est prĂ©vue vers 2010/2011. Le nom avancĂ© par certains est « Khaleeji ». Cependant, mĂŞme si le principe d’unitĂ© monĂ©taire est retenu, l’appellation de cette monnaie n’est pas assurĂ©e [14 ].

Une union asiatique prend forme sous l’égide de trois acteurs principaux. le Japon (CEAT, Council on East Asian Community), la Chine (NEAT, the Network of East Asian Think Tank) et la CorĂ©e du Sud (EAF, the East Asia Forum). Depuis le 1er janvier 2010, la Chine et l’Asean (sigle anglais pour « Association des nations du Sud-Est asiatique) ont lancĂ© la plus grande zone de libre-Ă©change au monde, Ă  laquelle se sont joints la CorĂ©e, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-ZĂ©lande. Elle doit permettre « d’accĂ©lĂ©rer ce processus de rĂ©gionalisation » comme se plaĂ®t Ă  le dire Xu Ningning, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Conseil Ă©conomique Chine-Asean [15 ].

Une union Nord-amĂ©ricaine a Ă©tĂ© lancĂ©e en mars 2005 au Texas (Waco) entre les chefs d’Etat Ă©tats-unien, canadien et mexicain dans le cadre du PSP (Partenariat pour la SĂ©curitĂ© et la prospĂ©ritĂ©) [16 ]. L’objectif dĂ©clarĂ© est d’aboutir, thĂ©oriquement au cours de l’annĂ©e 2010, Ă  l’instauration d’un pĂ©rimètre politique, Ă©conomique et militaire unifiĂ© entre les trois Etats [17 ]. Une unitĂ© monĂ©taire appelĂ©e « amero » ou « dollar nord-amĂ©ricain » (la dĂ©signation de cette nouvelle monnaie n’est pas assurĂ©e) doit remplacer le dollar US et canadien ainsi que le peso mexicain [18 ]. Cette mutation passe par un effondrement du dollar et, par ricochet, du système financier et monĂ©taire mondial. Cette crise systĂ©mique globale (politique, financière, monĂ©taire et gĂ©opolitique) se renforce en ce dĂ©but de l’annĂ©e 2010 afin de favoriser l’arrivĂ©e de ce nouvel ordre mondial tant dĂ©sirĂ© par les thurifĂ©raires du système.

Enfin, il est prĂ©vu thĂ©oriquement pour 2015 l’instauration d’un bloc euro-atlantique unifiĂ© politique, Ă©conomique et militaire [19 ]. Nous pouvons signaler que le Parlement europĂ©en a adoptĂ© une rĂ©solution, le 26 mars 2009, traitant de « l’état des relations transatlantiques après les Ă©lections qui ont eu lieu aux Etats-Unis ». Cette rĂ©solution a le mĂ©rite de rappeler tous les accords politiques, Ă©conomiques et militaires conclus de part et d’autre des rives de l’Atlantique afin d’aboutir Ă  une union transatlantique [20 ].

Cette liste ne serait pas complète sans Ă©voquer un Ă©vĂ©nement majeur passĂ© sous silence par la presse française. En effet, lors du sommet de l’Aquila en Italie (8-10 juillet 2009), les chefs d’Etat ont traitĂ© divers dossiers (crise Ă©conomique, climat, …). Cependant, lors d’une rencontre avec les journalistes, le prĂ©sident russe Medvedev s’est plu Ă  prĂ©senter un prototype de monnaie mondiale sous la forme d’une pièce fabriquĂ©e en Belgique sur laquelle Ă©tait gravĂ©e en anglais « unitĂ© dans la diversitĂ© » [21 ]. Cette prĂ©sentation constitue un tournant majeur. Pour la première fois, un chef d’Etat a prĂ©sentĂ© un exemplaire d’une monnaie en mesure d’être la rĂ©fĂ©rence unique de l’humanitĂ© toute entière [22 ]. Ce geste complète les propos d’Herman van Rompuy qui, lors de son discours de remerciements après sa nomination au poste de prĂ©sident du Conseil de l’Union europĂ©enne, n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  prononcer ces paroles lourdes de sens. « 2009 est aussi la première annĂ©e de la gouvernance mondiale avec l’instauration du G20 en plein crise financière » [23 ].

Cette affirmation — juste de la part d’un partisan de la gouvernance mondiale — doit nous amener à réfléchir et à nous poser la question suivante. comment en est-on arrivé là. En effet, la description de ces diverses unions régionales plus ou moins avancées dans le cadre d’une autorité unique — avec éclatement interne des Etats qui les composent [24 ] — n’est pas le fruit du hasard. En fait, cette mutation résulte d’un très long travail de fond de la part des oligarchies financières [25 ] et de groupes élitistes politiques dans le cadre de think tanks ou de fondations.

L’oligarchie anglo-saxonne et ses princes

Le public francophone est malheureusement ignorant des vrais acteurs de la politique mondiale, ces derniers exerçant leurs talents plus dans les coulisses que sur la scène politicienne. Pour mieux comprendre la situation dĂ©sastreuse dans laquelle les dĂ©fenseurs de la cause nationale se trouvent en ce dĂ©but de XXIè siècle, il est nĂ©cessaire de rappeler dans ses grands traits le rĂ´le Ă©minemment important de la puissance financière et aristocratique anglo-saxonne. Celle-ci a toujours constituĂ© un Etat dans l’Etat. On peut situer sa prise du pouvoir suite Ă  l’instauration de la « Grande Charte » du 15 juin 1215. Après la dĂ©faite du roi Jean Sans Terre d’Angleterre, le 27 juillet 1214 Ă  Bouvines face au roi Philippe Auguste, les barons anglais ont arrachĂ© des privilèges politiques et financiers. DĂ©sormais, la couronne britannique est obligĂ©e de composer et de collaborer avec une caste qui allie force, puissance financière et ambitions commerciales. Dès cette Ă©poque, une Ă©lite avide, revendicatrice et orgueilleuse est nĂ©e. Elle est Ă  l’origine de l’existence de ces groupes de pressions (ou lobbies) qui, par des voies aussi diverses que la finance, le renseignement ou les mĂ©dias, exercent des pressions sur le pouvoir politique. Ce dernier dĂ©pendant largement d’appuis et de monnaie sonnante et trĂ©buchante pour son maintien au pouvoir est dans l’obligation absolue de tenir compte des avis et des conseils Ă©manant de cette caste. Les think tanks (« instituts de recherche » ; la traduction est cependant impropre), fondations et groupes Ă©litistes sont la suite logique d’un Ă©tat d’esprit Ă©litiste et mercantile. Ces cĂ©nacles sont devenus les centres incontournables d’une minoritĂ© active conditionnant l’avenir du monde anglo-saxon puis, de proche en proche, de l’univers entier. Contrairement Ă  la conception politique française qui soumet toute activitĂ© Ă  celle de l’Etat, ces organisations politico-commerciales ne dĂ©pendent plus d’une autoritĂ© nationale. Très tĂ´t, elles ont exercĂ© leurs talents. Dès le Moyen-Ă‚ge, des compagnies comme les London Staplers, les London Mercers Company ou encore la British East India Company (la BEIC au 17è siècle) ont Ă©tĂ© les fers de lance de l’impĂ©rialisme britannique. Ainsi, l’aristocratie commerciale s’est transmises le flambeau de la conquĂŞte et de la maĂ®trise des richesses de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. « Toujours plus » pour reprendre une expression de François de Closets.

La défaite française en Amérique du Nord conduisant au Traité du 10 février 1763 peut être considéré comme l’acte de naissance de la montée en puissance de l’oligarchie britannique. En effet, la perte de la Nouvelle France donne à la Couronne britannique tout un continent aux richesses inouïes et presque vide d’habitants. L’incapacité de la monarchie française à peupler ces vastes territoires et à les intégrer à la sphère de la civilisation gréco-romaine fait basculer tout cet espace sous la coupe anglo-saxonne. Mâtinées d’un tour d’esprit messianique, les élites conquérantes américaines en liaison avec leurs homologues britanniques sont prêtes à imposer leur modèle au monde entier. Après les guerres de la Révolution et la défaite de Napoléon I en 1815, la puissance anglo-saxonne n’a plus de rival sur les mers. Puissance démographique, peuplement de vastes territoires en Amérique du Nord, en Afrique australe, en Australie et en Nouvelle-Zélande, contrôle de points stratégiques partout dans le monde (Gibraltar, Hong Kong, …), mainmise de territoires sur presque tous les continents, technologie de pointe et secteur bancaire performant permettent à ces aristocraties commerciales de Londres et de New-York de rêver à un contrôle du monde sous les auspices de la City et de Wall Street. Un homme a été la figure de proue de cet idéal. Cecil Rhodes.

Cecil Rhodes (1853-1902) [26 ]

Ce grand défenseur de l’Empire britannique émigre en Afrique australe où sa personnalité et ses qualités intellectuelles hors normes lui permettent de faire fortune dans le diamant. Il est à l’origine de la création de l’industrie diamantaire De Beers en liaison et avec l’appui de Nathaniel Mayer Rothschild (1840-1915). Sa fortune colossale lui ouvrant les portes de la colonie britannique, Cecil Rhodes pose les jalons permettant à l’Etat Sud-africain (dominion de l’Empire britannique) de prendre forme quelques années après sa mort en 1910. Son influence financière et politique lui permet de contrôler des territoires à qui il donne son nom. la Rhodésie. Divisés plus tard en Rhodésie du Nord et Rhodésie du Sud, ces Etats sont devenus la Zambie et le Zimbabwe. Cependant, sa grande idée coloniale est de réaliser une immense voie de chemin de fer partant du Cap jusqu’au Caire. Dans sa défense de l’Empire britannique, les voies de communications constituent un enjeu capital pour la mise en valeur des richesses de toute sorte. Le développement des voies de communications (sous toutes ces formes [27 ]) est le passage obligatoire pour le bon fonctionnement de tout Empire. Ce précepte est d’une très grande actualité en ce début de XXIè siècle [28 ]. Les voies de communications constituent les artères irriguant l’empire commercial et politique.

Cecil Rhodes (1853-1902)

Au-delĂ  du bon fonctionnement de l’Empire britannique, un idĂ©al supĂ©rieur taraude Cecil Rhodes. En effet, convaincu de la supĂ©rioritĂ© de la « race » anglo-saxonne, il conçoit une politique afin d’assurer cette prĂ©Ă©minence. l’union de tous les pays anglo-saxons ou, plus exactement, l’instauration d’un bloc rĂ©unissant l’Empire britannique et les Etats-Unis d’AmĂ©rique. L’ensemble doit constituer pour lui le socle permettant la naissance d’un Etat mondial animĂ© des principes et de la philosophie de l’aristocratie commerciale anglo-saxonne. Afin d’y parvenir, il estime nĂ©cessaire de recruter des personnalitĂ©s supĂ©rieures au sein des universitĂ©s qui, animĂ©es du mĂŞme idĂ©al, seront soutenues pour occuper les postes clefs et aussi divers que l’économie, la finance, l’armĂ©e, l’éducation, le renseignement ou encore le journalisme. Ainsi, pareil Ă  un corps d’armĂ©e, ces diffĂ©rentes personnes vĂ©ritables jĂ©suites du mondialisme convergeront vers le mĂŞme but afin de former les esprits dans leurs pays respectifs tout en dĂ©veloppant les structures politico-Ă©conomiques conduisant Ă  l’émergence de cet Etat commercial mondial. Dans son esprit, cette ambition titanesque et de très longue haleine passe par la crĂ©ation des « bourses d’études Cecil Rhodes » (Rhodes Scholarships). Cecil Rhodes n’a pas eu le temps de voir la concrĂ©tisation de cet idĂ©al de son vivant. Ce n’est qu’en 1904 que ses proches collaborateurs lancent les premières bourses d’études portant son nom Ă  l’universitĂ© d’Oxford. Le sociologue français, Auguste Comte, disait que « les morts gouvernent les vivants ». Cette formule peut largement s’appliquer Ă  Cecil Rhodes. Ses concepts ont forgĂ© le monde du XXè siècle et du dĂ©but XXIè siècle. Sans tous les citer, nous pouvons relever parmi les bĂ©nĂ©ficiaires des bourses d’études Cecil Rhodes. le Premier ministre australien Bob Hawke (1981/1993) ; James Wolsey, directeur de la CIA (1993/1995) ; Wesley Clarke, patron de l’OTAN au cours de la dĂ©cennie 1990 et acteur majeur de la destruction de la Yougoslavie en mars 1999 ; le prĂ©sident Bill Clinton (promotion 1968) ou encore James William Fullbright (sĂ©nateur de l’Arkansas et grande figure de la politique Ă©tats-unienne) [29 ].

La politique de Cecil Rhodes n’aurait pas pu prendre l’ampleur que l’on sait sans l’action de ses proches collaborateurs. Là aussi, nous ne pouvons pas citer la liste fort conséquente à la lecture d’Anglo-American Etablishment de Carroll Quigley. Les hommes entourant Cecil Rhodes se caractérisent par un fait majeur ; ils occupent les secteurs clefs de la société britannique dans la deuxième moitié du XIXè siècle [30 ]. Ils ont déterminé l’avenir du monde d’une manière implacable. Dans cette longue liste, nous retiendrons trois personnages.

Alfred Milner (1854-1925)

Une des figures de proue, successeur et fils spirituel de Cecil Rhodes s’appelait Alfred Milner (1854-1925, appelĂ© aussi Lord Milner). Parmi ses nombreuses activitĂ©s comme par exemple directeur de la London Joint Stock Bank, il fut le chef du cabinet de guerre du Premier ministre Lloyd George durant le conflit de 1914-1918. Durant cette guerre mondiale, un Ă©vĂ©nement dĂ©terminant pour les gĂ©nĂ©rations futures se joua en novembre 1917. En effet, la « DĂ©claration Balfour » (Arthur James Balfour, homme politique britannique) affirmait sous l’égide du gouvernement britannique la reconnaissance d’un foyer juif en Palestine. Cette reconnaissance fut officialisĂ©e directement par une lettre adressĂ©e Ă  Walther Rotschild qui Ă©tait un intermĂ©diaire avec le mouvement sioniste en Grande-Bretagne. En rĂ©alitĂ©, le vĂ©ritable rĂ©dacteur de cette dĂ©claration Ă©tait Alfred Milner. Comme l’explique Carroll Quigley, la « DĂ©claration Balfour » devrait en fait s’appeler la « DĂ©claration Milner » [31 ].

Philipp Kerr (1882-1940, devenu lord Lothian) fut le secrĂ©taire privĂ© de Lloyd George. Autant dire qu’il Ă©tait au cĹ“ur des Ă©changes politiques autour du Premier ministre anglais et Ă©tait une courroie de transmission pour l’ensemble du « groupe Milner » [32 ]. Par la suite, il fut ambassadeur du Royaume-Uni Ă  Washington.

Enfin, nous pouvons Ă©voquer Lionel Curtis (1872-1955). Outre sa participation aux travaux du TraitĂ© de Versailles, il est l’auteur de l’expression « Commonwealth of nations » dont l’application date de 1948. Comme le rĂ©vèle Carroll Quigley, cette expression est le rĂ©sultat de travaux dont le but Ă©tait de prĂ©parer l’Empire britannique aux mutations politiques conduisant Ă  une organisation mondiale. Ces travaux appelant Ă  un Commonwealth remontent Ă  1916 [33 ]. Enfin, prĂ©cisons que Lionel Curtis a jouĂ© un rĂ´le dĂ©terminant, en 1919, dans la crĂ©ation du think tank anglais, le Royal Institute of International Affairs (RIIA appelĂ© aussi Chatham House).

La comprĂ©hension de la mĂ©canique mondialiste se doit d’être Ă©tudiĂ©e comme un immense puzzle. Il faut passer en revue chaque pièce de ce puzzle puis ensuite les rĂ©unir afin d’avoir une vue d’ensemble. C’est pourquoi, nous passons Ă  un autre pan du système en rappelant au lecteur qu’il doit conserver Ă  l’esprit ces diffĂ©rents Ă©lĂ©ments afin de reconstituer ensuite le tout. Ce n’est qu’ainsi que l’on peut comprendre la « BĂŞte ».

La société fabienne (Fabian society) [34 ]

La sociĂ©tĂ© fabienne [35 ] est un institut qui a vu le jour Ă  Londres en 1884 sous l’impulsion de politique anglais comme Sydney Webb (1859-1947) et de son Ă©pouse, BĂ©atrice Webb, ou encore de l’écrivain irlandais George Bernard Shaw (1856-1950). L’avant-garde de cette sociĂ©tĂ© se fit sous l’influence de promoteur du socialisme comme Robert Owen (1771-1858) [36 ] qui transmit ses idĂ©es Ă  John Ruskin (1819-1900, professeur Ă  l’universitĂ© d’Oxford [37 ] et qui influença Cecil Rhodes) [38 ]. D’autres personnes imprĂ©gnĂ©es d’un idĂ©al socialiste chrĂ©tien comme Frederik Derrison Maurice (1805-1872) ont posĂ© les jalons au cours du XIXè siècle ouvrant la voie Ă  la fondation de la sociĂ©tĂ© fabienne. Le choix de « fabien » (fabian) s’explique puisqu’il se rĂ©fère au gĂ©nĂ©ral romain de l’époque des guerres puniques (vers – 200 av - JC), Fabius Cunctator (c’est-Ă -dire le « temporisateur »). Face au gĂ©nĂ©ral carthaginois Hannibal, le militaire romain pratiquait la politique de guĂ©rilla qui consistait Ă  ne pas brusquer les choses afin d’atteindre son but. C’est cette mĂ©thode de changement en douceur mais implacable qui est la marque de fabrique de la sociĂ©tĂ© fabienne. Celle-ci dĂ©fend le principe d’une sociĂ©tĂ© sans classe devant conduire Ă  la synthèse du socialisme (l’Etat providence) et du capitalisme (les lois du marchĂ©), le tout devant aboutir Ă  la mise en forme d’une Ă©conomie monopolistique dans un cadre Ă©tatique mondial. Afin de rĂ©pondre aux ambitions de cette sociĂ©tĂ©, ses dirigeants estiment qu’il faut y aller pas Ă  pas ou, selon leur expression, par « graduation ». L’influence de cette sociĂ©tĂ© est immense car de nombreux politiques anglais ont Ă©tĂ© membres de la sociĂ©tĂ© fabienne [39 ]. Cependant, cette influence a Ă©tĂ© d’autant plus importante que cette sociĂ©tĂ© a Ă©tĂ© Ă  l’origine de la crĂ©ation de la London School of Economics (LES) en 1895 sous l’impulsion de Sydney Webb. Cette prestigieuse Ă©cole de formation Ă©conomique qui s’est diversifiĂ©e par la suite a formĂ©, dans un esprit fabien, des gĂ©nĂ©rations de dirigeants anglais, mais aussi de nombreux Ă©tudiants de part et d’autre de la planète. Ceux-ci sont souvent devenus par la suite des acteurs majeurs de la vie politique et Ă©conomique de leurs pays. Ainsi, l’ancien prĂ©sident de la Commission europĂ©enne, Romano Prodi ; le prĂ©sident John Kennedy ; la reine du Danemark Margarethe II ; Pierre Trudeau (Premier ministre canadien) ; le lobbyiste et membre de plusieurs think tanks Richard Perle (« le prince des tĂ©nèbres ») ; le financier George Soros (fondateur des instituts Open Society) ; l’ancien conseiller de François Mitterrand, Erik Orsenna et mĂŞme le chanteur des Rolling stones, Mike Jagger (il n’a fait qu’un an. [40 ]), ont frĂ©quentĂ© les bancs de cette Ă©cole. Cette dernière grâce Ă  l’action de la sociĂ©tĂ© fabienne a contribuĂ© au formatage de nombreux esprits de part le monde. Cependant, l’influence de cette sociĂ©tĂ© a Ă©tĂ© variĂ©e, entre autres grâce Ă  l’action d’un de ses membres, l’écrivain Herbert George Wells (1866-1946).

H.G. Wells (1866-1946)

ImprĂ©gnĂ© de l’idĂ©al fabien, H.G Wells a su dĂ©velopper ses vues dans de nombreux livres. Auteur Ă  succès comme L’Homme invisible. La Machine Ă  remonter le temps ou encore La Guerre des mondes. cet Ă©crivain anglais a su rĂ©pandre ses convictions dans un ouvrage paru en 1928, Open conspiracy (« conspiration ouverte ») [41 ]. prĂ´nant un Etat mondial sans classe, contrĂ´lant tout (« une nouvelle communautĂ© humaine » selon son expression), encourageant la rĂ©duction drastique de la population mondiale et la pratique de l’eugĂ©nisme. En fait, dès le dĂ©but, H.G Wells a prĂ©sentĂ© ses thĂ©ories dans un ouvrage mĂ©connu et dont le titre correspond exactement Ă  la formule maçonnique Ordo ab chao. La Destruction libĂ©ratrice. Paru en 1914, cet ouvrage raconte l’histoire d’une guerre gĂ©nĂ©ralisĂ©e aboutissant Ă  la crĂ©ation d’un Etat mondial constituĂ© en 10 blocs (« 10 circonscriptions » selon la formule de l’auteur [42 ]). C’est dans ce livre – rappelons-le paru en 1914 – que l’on retrouve l’expression « Nouvel ordre mondial » [43 ]. Par la suite, H.G Wells a rĂ©cidivĂ© en publiant un livre en 1940 au titre sans Ă©quivoque. Le Nouvel ordre mondial [44 ].

Tous ses représentants fabiens fréquentaient et collaboraient de près ou de loin avec l’équipe de Cecil Rhodes puis de Lord Milner. Un véritable esprit de corps en faveur d’un but commun, un Etat mondial, animait ces différentes personnes. Ces élites anglo-saxonnes, qui ne sont que la suite logique de ces aristocraties commerciales du Moyen-Âge, ont continué à rassembler leurs forces au sein d’autres clubs comme la Pilgrim Society en 1902 à Londres et à New York [45 ]. La vitesse supérieure fut atteinte, en 1910, avec la création de la Round Table.

La Round Table et ses « enfants » [46 ]

La création de la Round Table [47 ], qui n’est finalement que l’héritière d’un passé multiséculaire de traditions mystiques, financières et élitistes, fut une étape décisive dans les préparatifs devant mener à un Etat mondial. En effet, sous l’impulsion de Lord Milner et de ses proches, cet institut haut de gamme fut créé en liaison avec les élites financières américaines afin d’assurer la prééminence du monde anglo-saxon devant aboutir à la création d’un Etat mondial. D’autres Round Tables furent créées dans tous les dominions de l’Empire britannique mais aussi aux Etats-Unis. Prenant la suite des ambitions de Cecil Rhodes, des financiers de renom encadraient l’équipe de Lord Milner comme Alfred Beit (1853-1906), Sir Abe Bailey (1864-1940) et la famille Astor. D’autres groupes se sont ajoutés au berceau du mondialisme animée par la Round Table. J.P Morgan [48 ], la banque Lazard ou encore les familles Rockefeller et Whitney [49 ].

Avant de continuer dans l’étude des « bonnes Ĺ“uvres » de la Round Table, il s’avère nĂ©cessaire de faire le point suivant. Ces grandes familles du mondialisme, mĂŞme animĂ©es par une finalitĂ© commune, n’en sont pas moins dĂ©chirĂ©es par des dissensions internes. On peut en relever essentiellement deux. La première est aussi vieille que le monde ; elle s’appelle rivalitĂ©s internes. Les rivalitĂ©s d’ambitions et d’ambitieux cherchant plus de pouvoir, plus d’influence et plus de richesses afin d’occuper les meilleurs places ont Ă©maillĂ©es l’histoire de cette aristocratie commerciale. Ce phĂ©nomène est aussi vieux que l’histoire humaine. En revanche, le deuxième point est propre Ă  la Round Table. En effet, sous l’apparente unitĂ© de vue se cachent deux courants de pensĂ©e. Dans les deux cas, ces courants poursuivent le mĂŞme but. l’Etat mondial. Cependant, dans un cas, un courant dĂ©fend le principe de la constitution d’un bloc anglo-saxon unifiĂ© (Empire britannique associĂ© aux Etats-Unis) ; ce socle anglo-amĂ©ricain reprĂ©sentant la colonne vertĂ©brale permettant au reste du monde de s’y agrĂ©ger. Dans le deuxième cas, l’autre courant estime qu’il n’est pas nĂ©cessaire de privilĂ©gier la naissance d’un Empire anglo-saxon comme point d’ancrage Ă  un monde unifiĂ©. Il prĂ´ne plutĂ´t l’émergence d’un monde oĂą aucun pays ne serait en mesure d’imposer sa loi ou sa philosophie politique. Il s’agit pour les tenants de la deuxième voie de crĂ©er une sorte de « purĂ©e » gĂ©nĂ©rale unifiant l’humanitĂ© entière en un seul bloc et sans distinction aucune. Nous avons lĂ  l’opposition entre les tenants du mondialisme anglo-saxon Ă  celui des partisans du mondialisme planĂ©tarien.

La Première Guerre mondiale fut une bascule d’un monde Ă  un autre. MĂŞme s’il n’est pas possible d’évoquer dans le dĂ©tail le rĂ´le essentiel des Ă©lites anglo-amĂ©ricaines durant ce conflit [50 ], nous pouvons relever la mission dĂ©terminante du suĂ©dois Olof Aschberg (1877-1960) Ă  la tĂŞte de la banque Nya Banken de Stockholm. Il fut le grand financier servant d’intermĂ©diaire entre les Ă©lites de Wall Street et de la City d’un cĂ´tĂ© et les dirigeants bolcheviques de l’autre. Son surnom Ă©tait le « banquier de la RĂ©volution mondiale ». Comme le rappelle Antony Sutton, la banque d’Olof Aschberg avait une filiale Ă  Londres, la Bank of North Commerce, dont le prĂ©sident Earl Grey appartenait tout simplement Ă  l’équipe de Cecil Rhodes et de Lord Milner [51 ]. Ce dernier joua aussi un rĂ´le capital au sein de l’oligarchie anglo-saxonne. En effet, outre son activitĂ© susmentionnĂ©e, c’est Lord Milner qui sut convaincre le Premier ministre Lloyd George de soutenir fermement la rĂ©volution bolchevique. Cette Ă©volution capitale pour l’avenir du monde s’est faite suite Ă  la visite Ă  Londres, Ă  la fin de l’annĂ©e 1917, de William Boyce Thompson (1869-1930) accompagnĂ© d’un reprĂ©sentant de JP Morgan, Thomas W. Lamont (1870-1948) [52 ]. Membre du comitĂ© directeur de la Banque fĂ©dĂ©rale US (la Fed), W.B Thompson fut un agent au service de l’oligarchie au sein de la Croix-Rouge Ă©tats-unienne prĂ©sente Ă  Petrograd en 1917. Cette couverture lui permit de fournir entre autres la somme Ă©norme pour l’époque d’un million de dollars aux bolcheviques [53 ]. Sur le chemin du retour vers New York, il fit une halte Ă  Londres pour soumettre un mĂ©morandum Ă  Lloyd George appelant au soutien de la rĂ©volution bolchevique. Lord Milner, grand admirateur de Karl Marx, ne fit qu’appuyer William Boyce Thompson dans sa dĂ©marche afin de faire plier Lloyd George. La rĂ©volution bolchevique n’aurait pas pu voir le jour sans l’action dĂ©terminante de l’oligarchie commerciale anglo-amĂ©ricaine [54 ].

La fin de la Première Guerre mondiale s’ouvrit sous les auspices des puissances commerciales anglo-saxonnes victorieuses et d’une France humainement et financièrement exsangue. Le Traité de Versailles n’assura pas la sécurité de la France face à une Allemagne amoindrie et dépendante largement des prêts anglo-saxons accordés à son économie. La paralysie de la France face aux grands argentiers anglo-saxons s’aggrava lorsque ces derniers accordèrent des prêts via les plans Dawes (1924) et Young (1928) qui, tout en plaçant l’économie allemande sous la dépendance des banques londoniennes et new-yorkaises [55 ], furent déterminants dans le renforcement de la puissance industrielle germanique. En effet, de gigantesques combinats de l’acier et de la chimie, indispensables pour faire la guerre, virent le jour (IG Farben et Vereinigte Stahlwerke) au cours de la décennie 1920. La défaite française en 1940 trouve son origine en partie à l’action des financiers anglo-saxons en faveur du redressement économique et technique de l’Allemagne (en particulier l’acier, l’essence synthétique et le caoutchouc) [56 ].

Colonel Edward Mandell House (1854-1938)

Parallèlement Ă  cette politique, les Ă©lites anglo-amĂ©ricaines dĂ©cidèrent de prĂ©parer dès les annĂ©es 1918-1919 une mutation de la Round Table. En effet, pour des raisons de plus grande efficacitĂ©, il fut dĂ©cidĂ© de crĂ©er deux think tanks de part et d’autre des rives de l’Atlantique chargĂ©s d’être les moteurs de la politique Ă©trangère des deux pays. CĂ´tĂ© anglais, ce fut la crĂ©ation en 1919 sous l’égide de Lionel Curtis et collaborateur de Lord Milner du Royal Institute of International Affairs (RIIA, appelĂ© aussi Chatham House) [57 ]. C’est ce mĂŞme Lionel Curtis qui prĂ´nait un Commonwealth fĂ©dĂ©ratif capable peu Ă  peu d’intĂ©grer diffĂ©rents pays du globe [58 ]. Ces objectifs Ă©taient dĂ©fendus aux Etats-Unis par Clarence Streit (1896-1986) [59 ], correspondant du New York Times auprès de la SociĂ©tĂ© des Nations (bourse d’études Cecil Rhodes, promotion 1920) et le reprĂ©sentant Ă©tats-unien du « groupe Milner », Frank Aydelotte [60 ]. CĂ´tĂ© amĂ©ricain, il fut crĂ©Ă© le Council on Foreign Relations (CFR) [61 ]en 1921 sous l’égide d’un personnage central, le colonel Edward Mandell House (1854-1938). Conseiller intime du prĂ©sident Wilson [62 ], ce personnage fut la plaque tournante entre le groupe Milner et les « grands » de Wall Street (JP Morgan, Vanderlip, Rockefeller, Warburg, …). Dans cette liste incomplète, nous pouvons relever le nom important de Paul Warburg qui fut Ă  la tĂŞte de la rĂ©serve fĂ©dĂ©rale US (la Fed) dès sa crĂ©ation en 1913. Cette banque privĂ©e, indĂ©pendante du pouvoir central et responsable de l’émission monĂ©taire [63 ], est un Etat dans l’Etat. Or, c’est le mĂŞme Paul Warburg qui dirigea le CFR dès sa crĂ©ation. Nous avons affaire Ă  un enchevĂŞtrement de responsabilitĂ©s de premier ordre au sein de l’oligarchie anglo-saxonne d’autant plus que nous serons obligĂ© d’évoquer encore Paul Warburg dans le paragraphe suivant consacrĂ© Ă  la Paneurope.

L’action du colonel House est Ă  complĂ©ter en citant une Ĺ“uvre maĂ®tresse dans la mystique mondialiste, son livre intitulĂ© Philip Dru, administrator [64 ]. Ecrit en 1912, cet ouvrage Ă©voque un coup d’Etat par un officier de West Point (Philip Dru) qui impose une dictature aux Etats-Unis tout en supprimant la constitution du pays. A l’instar de Lord Milner, le colonel House n’hĂ©site pas Ă  Ă©voquer ses convictions profondes en affirmant que son hĂ©ros met en place « un socialisme tel que l’aurait rĂŞvĂ© Karl Marx ». Il Ă©voque mĂŞme dans le chapitre 52 l’idĂ©al d’unification de tout le bloc Nord-amĂ©ricain. C’est chose acquise depuis le lancement officiel du projet Ă  Waco au Texas en mars 2005 comme nous le prĂ©sentions au dĂ©but de ce texte. Force est de constater que ces Ă©lites ont annoncĂ© la couleur des Ă©vĂ©nements il y a plus de cent ans. La toile mondialiste a su renforcer son influence grâce Ă  la naissance d’un institut appelĂ© Ă  jouer un rĂ´le de premier plan dans la construction europĂ©enne. la Paneurope.

La Paneurope, tremplin du mondialisme

La crĂ©ation de la Paneurope est due Ă  l’action d’un aristocrate autrichien nĂ©e d’une mère japonaise, Richard de Coudenhove-Kalergi (1894-1972). L’objectif dĂ©clarĂ© de Coudenhove Ă©tait d’empĂŞcher les horreurs de la Première Guerre mondiale de se reproduire. Cette intention louable n’était que l’arbre qui cachait la forĂŞt. En effet, très tĂ´t, Coudenhove indiqua clairement la direction prise par son mouvement en Ă©laborant un rapport Ă  la SDN prĂ©sentĂ© en 1925. Son but Ă©tait d’unifier l’Europe afin de l’intĂ©grer dans le cadre d’une organisation politique mondiale unifiĂ©e. Pour cela, il Ă©voquait dans son rapport la nĂ©cessitĂ© de crĂ©er des « continents politiques », l’ensemble devant constituer une fĂ©dĂ©ration de fĂ©dĂ©rations dans la pensĂ©e de l’auteur [65 ]. Ses affirmations fĂ©dĂ©ralistes rejoignent largement celles de la sociĂ©tĂ© fabienne. Continuant sur sa lancĂ©e, Coudenhove organise en 1926 le premier congrès paneuropĂ©en Ă  Vienne sous l’égide de son prĂ©sident d’honneur, le prĂ©sident du conseil Aristide Briand (1862-1932) [66 ]. C’est lors de ce congrès rĂ©unissant plusieurs nationalitĂ©s [67 ] qu’il fut dĂ©cidĂ© de choisir un hymne europĂ©en, l’Ode Ă  la joie de Beethoven [68 ], qui est devenu par la suite l’hymne de l’Union europĂ©enne. Les objectifs de la Paneurope sont clairement affichĂ©s dans le cadre des « Principes fondamentaux » qui stipulent entre autres. « (…) L’union paneuropĂ©enne se dĂ©clare attachĂ©e au patriotisme europĂ©en, couronnement des identitĂ©s nationales de tous les EuropĂ©ens. A l’époque des interdĂ©pendances et des dĂ©fis mondiaux, seule une Europe forte et politiquement unie peut garantir l’avenir de ses peuples et entitĂ©s ethniques. L’union paneuropĂ©enne reconnaĂ®t l’autodĂ©termination des peuples et le droit des groupes ethniques au dĂ©veloppement culturel, Ă©conomique et politique (…) » [69 ].

Richard de Coudenhove-Kalergi (1894-1972)

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, R. de Coudenhove-Kalergi rĂ©fugiĂ© aux Etats-Unis put enseigner dans le cadre d’un sĂ©minaire — Research for a postwar european federation (« recherche pour une fĂ©dĂ©ration europĂ©enne d’après-guerre ») — favorable au fĂ©dĂ©ralisme europĂ©en Ă  la New York University. De retour en Europe en 1946, il contribua largement Ă  la crĂ©ation de l’Union parlementaire europĂ©enne permettant par la suite la crĂ©ation, en 1949, du Conseil de l’Europe [70 ]. Renforçant son influence sur tous les Etats, cette organisation europĂ©enne chapeaute des reprĂ©sentations nationales chargĂ©es de diffuser l’idĂ©al de son fondateur [71 ] qui, après avoir reçu en 1950 la plus haute distinction europĂ©iste le Prix Charlemagne [72 ], a passĂ© le relais Ă  Otto de Habsbourg en 1972 puis Ă  Alain Terrenoire.

On peut mieux comprendre l’impact de la Paneurope en s’intéressant au nerf de la guerre. l’argent. Les sources de financement de cet institut expliquent les profondes connivences de son dirigeant avec les autres acteurs du mondialisme. En effet, outre des mécènes industriels et financiers, R. de Coudenhove-Kalergi bénéficia du soutien du banquier Max Warburg, représentant de la banque allemande à Hambourg. Comme nous l’avons vu ci-dessus, son frère Paul (la branche états-unienne) était à la tête de la Fed et du CFR. On comprend tout de suite que R. de Coudenhove-Kalergi eut carte blanche pour coopérer avec les milieux financiers de Wall Street et leurs homologues londoniens. Cette connivence entre le fondateur de la Paneurope et les autres milieux mondialistes était d’autant plus grande que Max Warburg était membre du comité directeur d’IG Farben Allemagne tandis que son frère, Paul Warburg, était membre de la branche US d’IG Farben [73 ].

L’arrivĂ©e d’Adolf Hitler au pouvoir, comme l’explique Antony Sutton, s’explique par les nombreux soutiens des industriels et financiers anglo-saxons via leurs homologues allemands. Dans cette affaire, le directeur de la Reichsbank, Hjalmar Schacht (1877-1970), fut un intermĂ©diaire de première main. Son action fut d’autant plus profonde qu’il fut le ministre de l’Economie du IIIè Reich de 1934 Ă  1939. Le relèvement Ă©conomique de l’Allemagne dĂ» Ă  son action permit Ă  Hitler de poursuivre une politique qu’il n’aurait jamais pu exercer sans la remise Ă  niveau du pays. De tels mĂ©faits auraient dĂ» le conduire Ă  la peine de mort lors du procès de Nuremberg. Il n’en fut rien puisqu’il fut acquittĂ©. En fait, Hjalmar Schacht Ă©tait liĂ© fortement Ă  l’aristocratie commerciale anglo-saxonne. Son père, l’Etats-unien William Schacht, avait travaillĂ© 30 ans au sein de la filiale d’Equitable Life Assurance de Berlin [74 ]. Son fils Ă©tait donc dès sa naissance dans le sĂ©rail du système mondialiste. Ceci est encore plus renforcĂ© lorsqu’on sait que Hjalmar Schacht Ă©tait depuis 1918 au comitĂ© directeur de la Nationalbank fĂĽr Deutschland (« Banque nationale d’Allemagne »), au cĂ´tĂ© du banquier Emil Wittenberg qui Ă©tait en mĂŞme temps membre du comitĂ© directeur de la première banque soviĂ©tique crĂ©Ă©e en 1922, la Ruskombank [75 ]. Celle-ci Ă©tait dirigĂ©e par le banquier suĂ©dois … Olof Aschberg [76 ] prĂ©cĂ©demment vu. Pour continuer dans le tournis, nous pouvons prĂ©ciser que le directeur de la section Ă©trangère Ruskombank, l’Etats-unien Max May [77 ], Ă©tait le vice-prĂ©sident de Guaranty Trust Company, une filiale d’un des piliers de Wall Street, JP Morgan [78 ]. Dans cette affaire, un haut reprĂ©sentant amĂ©ricain de Wall Street travaillait donc au sein de l’élite bancaire soviĂ©tique. Pour complĂ©ter le tout, la collaboration d’Hjalmar Schacht avec ce milieu Ă©tait renforcĂ©e par ses liens d’amitiĂ© avec le patron de la banque d’Angleterre Norman Montagu. On comprend mieux qu’Hjalmar Schacht [79 ] n’ait pas Ă©tĂ© vraiment inquiĂ©tĂ© au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Le soutien apportĂ© par cette aristocratie commerciale et apatride anglo-saxonne au communisme, au nazisme ainsi qu’à la prise du pouvoir par Franklin Delano Roosevelt [80 ], relatĂ© dans la trilogie Wall Street d’Antony Sutton, Ă©tait aussi des formes d’expĂ©riences de laboratoires agissant dans un cadre local (Union soviĂ©tique, Allemagne nazie et Etats-Unis [81 ]). Sous une appellation diffĂ©rente, Antony Sutton en conclut que ces idĂ©ologies, appelĂ©es diversement « socialisme soviĂ©tique », « socialisme collectif » (pour le national-socialisme) et « socialisme de la nouvelle donne » (New Deal ), n’étaient que des mises en forme d’un socialisme monopolistique ; idĂ©al d’organisation qui doit dĂ©sormais voir le jour Ă  l’échelle planĂ©taire dans le cadre du « nouvel ordre mondial ». La guerre de 1939-1945 rĂ©sultant de tout ce travail d’arrière-fond permit le basculement vers un autre monde ; l’instauration de deux blocs apparemment antagonistes obĂ©issant parfaitement au principe hĂ©gĂ©lien de la thèse et de l’antithèse. Cependant, ces deux mondes Ă©tant irriguĂ©s par les mĂŞmes sources financières, il Ă©tait possible de poser les jalons devant permettre la rĂ©alisation de l’Etat mondial.

L’après 1945, des lendemains qui chantent

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, nous pouvons relever trois dates essentielles dans l’immĂ©diate après-guerre. 1946 ; 1947 et 1948. C’est le Premier ministre britannique, Winston Churchill qui a relancĂ© l’idĂ©e d’unification de l’Europe dans un discours prononcĂ© Ă  ZĂĽrich, le 19 septembre 1946. En effet, il n’hĂ©sita pas Ă  affirmer. « Il nous faut Ă©difier une sorte d’Etats-Unis d’Europe » [82 ]. Ces propos ravirent Richard de Coudenhove-Kalergi qui Ă©tait soutenu par Churchill. Le fondateur de la Paneurope s’activant de son cĂ´tĂ© Ă  la relance de l’idĂ©al europĂ©en exposa l’histoire de son oeuvre et des projets Ă  accomplir dans un ouvrage intitulĂ© J’ai choisi l’Europe. Dans ce livre, Coudenhove bĂ©nĂ©ficia de la prĂ©face de … Winston Churchill.

Winston Churchill (1874-1965)

La deuxième Ă©tape avec la rĂ©union Ă  Montreux en Suisse, en aoĂ»t 1947, constitue un passage dĂ©cisif vers le renforcement des fondations de l’Etat mondial en prĂ©paration. En effet, divers reprĂ©sentants europĂ©ens [83 ] et Ă©tats-uniens [84 ] acquis aux principes d’un fĂ©dĂ©ralisme mondial se sont accordĂ©s pour crĂ©er deux instituts, sous l’égide du juriste suisse Max Habicht [85 ], dont l’efficacitĂ© se fait largement sentir. le « Mouvement fĂ©dĂ©raliste mondial » (World federalist movement, WFM) et l’ « Union des fĂ©dĂ©ralistes europĂ©ens » (Union of European Federalists, UEF).

Le WFM a prĂ©sentĂ© sa magna carta. lors de la rĂ©union de Montreux, favorable Ă  l’établissement de principes clefs afin d’instaurer un Etat mondial Ă  base fĂ©dĂ©rative. Force est de constater que 63 ans après leurs formulations, leurs vĹ“ux sont largement exaucĂ©s. Il est, en effet, affirmĂ© que « Nous, fĂ©dĂ©ralistes mondiaux, sommes convaincus que la crĂ©ation de la confĂ©dĂ©ration mondiale est le problème capital de notre temps. Tant qu’il n’aura pas Ă©tĂ© rĂ©solu, toutes les autres questions — nationales ou internationales — resteront sans rĂ©ponses valables. Ce n’est pas entre la libre entreprise et l’économie dirigĂ©e, le capitalisme et le communisme qu’il s’agit de choisir, c’est entre le fĂ©dĂ©ralisme et l’impĂ©rialisme ». Dans la foulĂ©e, cette DĂ©claration propose entre autres les principes suivants. « limitation des souverainetĂ©s nationales » avec « transfert Ă  la ConfĂ©dĂ©ration des pouvoirs lĂ©gislatif, exĂ©cutif et judiciaire », « crĂ©ation d’une force armĂ©e supra-nationale » ; en prĂ©cisant en particulier ce fait d’une très grande actualitĂ© en ce dĂ©but de XXIè siècle qu’ « une juste perspective fĂ©dĂ©raliste doit intĂ©grer les efforts faits sur les plans rĂ©gional et fonctionnel. La formation d’unions rĂ©gionales (ndlr. soulignĂ© par nous) — dans la mesure oĂą elles ne constituent pas une fin en soi et ne risquent pas de se cristalliser en blocs — peut et doit contribuer au bon fonctionnement de la ConfĂ©dĂ©ration mondiale ». A la fin de cette DĂ©claration. il est prĂ©cisĂ© de favoriser la crĂ©ation d’une « AssemblĂ©e constituante mondiale » [86 ].

Parallèlement Ă  la crĂ©ation du WFM, l’Union des fĂ©dĂ©ralistes europĂ©ens (UEF) vit le jour Ă  Montreux. Cependant, des travaux d’avant-garde avaient dĂ©jĂ  prĂ©parĂ© le terrain. En effet, sous l’influence de la Paneurope de R. de Coudenhove-Kalergi, il fut fondĂ© en 1934 Europa Union dĂ©fendant l’idĂ©al d’une Europe unifiĂ©e selon le principe fĂ©dĂ©ral et inspirĂ© du modèle suisse [87 ]. Quatre ans plus tard, en novembre 1938, fut crĂ©Ă©e sous l’influence des fabiens Lord Lothian et Lionel Curtis, Federal Union [88 ]. Cette dernière est une branche de l’UEF au mĂŞme titre que le sont les diffĂ©rentes « filiales » française (l’UEF France), allemande (Europa Union Deutschland), italienne (UEF Italie) etc. PrĂ©cisons que, pareil au principe des poupĂ©es russes, l’UEF est une branche du World Federalist Movement (WFM) [89 ]. Par consĂ©quent, nous avons lĂ  un institut europĂ©en oeuvrant en faveur du fĂ©dĂ©ralisme et qui Ă©pouse en mĂŞme temps les travaux du WFM mais Ă  l’échelle planĂ©taire. Pourquoi est-il si important d’évoquer la mission de l’UEF. Cet institut fĂ©dĂ©raliste est dirigĂ© par l’Anglais Andrew Duff, dĂ©putĂ© au Parlement europĂ©en sous l’étiquette des « dĂ©mocrates libĂ©raux » [90 ]. Il est membre aussi du European Council on Foreign Relations (l’ECFR, « Conseil europĂ©en des relations Ă©trangères ») [91 ] crĂ©Ă© en 2007 [92 ], jumeau europĂ©en du CFR Ă©tats-unien fondĂ© en 1921. Andrew Duff est aussi celui qui, en collaboration Ă©troite avec la Fondation Bertelsmann et le dĂ©putĂ© autrichien Johannes Voggenhuber, a permis la relance du projet de constitution europĂ©enne après l’échec des rĂ©fĂ©rendums français et hollandais en 2005 [93 ]. Le TraitĂ© de Lisbonne n’aurait pas pu voir le jour — du moins plus difficilement — sans l’appui et les convictions d’Andrew Duff. Par ailleurs, force est de constater que l’influence outre-tombe d’un Cecil Rhodes et d’un Lord Milner s’est faite sentir lors de l’élaboration de la constitution europĂ©enne (dite « Constitution Giscard » prĂ©lude au TraitĂ© de Lisbonne) en 2003-2004. En effet, le « groupe Milner » et les fabiens ont toujours Ă©tĂ© favorables Ă  l’unification de l’Europe Ă  condition que cela se fasse sous direction anglo-saxonne. Au cours des deux guerres mondiales, les tentatives d’unitĂ© europĂ©enne sous direction allemande, puissance terrestre, ne pouvaient pas ĂŞtre acceptĂ©es par Londres et par Washington car la thalassocratie anglo-saxonne se retrouvait exclue des affaires du vieux continent. Richard de Coudenhove-Kalergi l’avait parfaitement compris Ă  la lecture de son discours en 1950. Par consĂ©quent, il est utile de s’intĂ©resser au secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral chargĂ© de tĂ©lĂ©guider les travaux de la « Constitution Giscard », l’Anglais John Kerr. Son Curriculum vitae rĂ©vèle qu’il est Ă  la tĂŞte d’une compagnie pĂ©trolière, la Royal Dutch Shell, et qu’il a Ă©tĂ© aussi ambassadeur de Grande-Bretagne aux Etats-Unis. Ses liens avec l’aristocratie commerciale anglo-saxonne rĂ©vèlent aussi qu’il est membre du comitĂ© directeur chargĂ© du recrutement des Ă©lites dans le cadre des « bourses d’études Cecil Rhodes » [94 ]. Comme on peut le constater, la rĂ©ussite de l’entreprise mondialiste est une affaire de temps ; mais ils y arrivent.

Enfin, le Congrès de la Haye (7-10 mai 1948) sous la présidence d’honneur de Winston Churchill et réunissant près de 800 militants pro-européens [95 ] a posé les premiers fondements d’une Europe unifiée. La figure de proue de ce Congrès fut le secrétaire général Joseph Retinger (1888-1960). Les vrais acteurs de l’histoire sont souvent dans les coulisses. C’est le cas de Retinger travaillant au service du CFR et du RIIA dont l’action fut déterminante dans le développement des structures mondialistes [96 ]

Bilderberg, New age et Trilatérale

La première rĂ©union du Bilderberg eut lieu au Pays-Bas Ă  Oosterbeck en mai 1954. Il est convenu que l’appellation de ce groupe Ă©litiste rĂ©sulte du nom de l’hĂ´tel oĂą rĂ©sidaient les intervenants. Cependant, certains doutes persistent. Il n’empĂŞche que sa crĂ©ation est due largement Ă  l’action de Joseph Retinger mĂŞme s’il faut y ajouter des « huiles » du mondialisme comme l’incontournable David Rockefeller (prĂ©sident du CFR, de la Chase Manhattan Bank, …). Les bilderbergers reprĂ©sentent la « crème de la crème » du sĂ©rail politique, Ă©conomique et financier du monde atlantiste. Les mĂ©dias occidentaux n’évoquent que très rarement leurs rĂ©unions et diffusent encore moins des reportages [97 ]. Les règles d’organisation et d’intervention des participants se calquent directement sur celles rĂ©gissant le Royal Institute of International Affairs (RIIA, principe appelĂ© « règle de Chatham House »). LĂ  aussi, la famille Rhodes et Milner a laissĂ© des traces. En fait, ces Ă©lites au sein du Bilderberg conditionnent largement la marche des affaires politiques, Ă©conomiques et financières. Le cas du Belge Etienne Davignon est particulièrement frappant. Vice-prĂ©sident de la Commission europĂ©enne de 1981 Ă  1985, il est le grand pacha de ce groupe Ă©litiste. Or c’est lui qui a invitĂ© l’homme politique belge Herman van Rompuy a passĂ© un oral pour le poste de prĂ©sident du Conseil europĂ©en Ă  pourvoir devant les reprĂ©sentants du Bilderberg, le 12 novembre 2009, en particulier devant l’ancien secrĂ©taire d’Etat amĂ©ricain Henry Kissinger, Ă  Val Duchesse dans la banlieue de Bruxelles [98 ]. En gros, il fallait savoir si Herman van Rompuy Ă©tait capable d’être utile au système. L’oral a dĂ» se passer correctement puisqu’il fut retenu … bon pour le service.

Prince Bernhard van Lippe-Biesterfeld (1911-2004)

Le choix du premier prĂ©sident du Bilderberg, le prince Bernhard (1911-2004), par Joseph Retinger et ses affiliĂ©s ne relève pas du hasard. En effet, ce prince allemand Ă©tait au dĂ©but des annĂ©es 1930 membre de la SS, plus prĂ©cisĂ©ment, membre de la Reiterkorp SS (cavalerie) ainsi que membre du Farben Bilder, une filiale d’I.G Farben. MariĂ© en 1937 Ă  l’hĂ©ritière du trĂ´ne des Pays-Bas, la princesse Juliana, sa fille la reine BĂ©atrix est une active participante des rĂ©unions du Bilderberg. Le passĂ© plus que trouble du prince Bernhard et sa nomination Ă  la direction du Bilderberg Ă©taient aussi une manière de le tenir. En effet, il est plus facile de tĂ©lĂ©guider une personne vers des buts bien dĂ©finis Ă  partir du moment oĂą il traĂ®ne des « casseroles ». Le choix de ce prince allemand naturalisĂ© hollandais Ă©tait sĂ»rement d’une grande importance car il fut utilisĂ© dans un autre secteur. Nous devons aborder un sujet tenant Ă  cĹ“ur les thĂ©oriciens du mondialisme. l’écologie.

La protection lĂ©gitime de la faune et de la flore prend un tour dĂ©rĂ©glĂ© sous l’action des partisans du nouvel ordre mondial. En effet, la dĂ©rive des esprits conduit Ă  une divinisation de la nature propre au mouvement new age. C’est le principe de « gaĂŻa » identifiĂ© Ă  la « terre-mère » [99 ]. De nombreux instituts propagent ce tour d’esprit philosophique en particulier le WWF (World Wild Fund for nature), institut promouvant la protection de la nature. Sa crĂ©ation en 1961 est due au travail de personnages membres du sĂ©rail mondialiste.

En effet, nous devons Ă©voquer les frères Aldous et Julian Huxley. Aldous Huxley est l’auteur d’un livre prophĂ©tique, Le Meilleur des mondes. paru en 1931 et qui est un vĂ©ritable programme politique mondialiste sous une apparence de roman fiction. Evoquant un Etat mondial composĂ© d’une humanitĂ© soumise et hiĂ©rarchisĂ©e suite Ă  des manipulations gĂ©nĂ©tiques, son auteur passa sa vie Ă  faire usage des drogues les plus diverses afin d’atteindre une « forme de mysticisme ». Ces dĂ©lires caractĂ©risant ce milieu touchèrent aussi son frère, Julian Huxley, partisan de l’eugĂ©nisme et qui devint le premier prĂ©sident de l’UNESCO (Ă©ducation, science et culture) en 1946. Cette tournure d’esprit propre aux frères Huxley est due Ă  l’influence du grand-père paternel, Thomas Huxley (1825-1895). Ce biologiste farouche dĂ©fenseur des principes darwiniens [100 ] transmit ces concepts Ă  ses petits-fils qui surent en faire profiter le monde entier. Ajoutons que le rĂ©seau et les liens unissant la famille mondialiste sont vraiment Ă©troits puisqu’un des Ă©tudiants de Thomas Huxley s’appelait … H.G Wells [101 ].

Ce passage de relais de génération en génération permet de mieux comprendre cette permanence du mondialisme ainsi que sa montée en puissance. Nous pouvons désormais relier l’action passée de ces hommes à la fondation du WWF en 1961. En effet, sa création est due à Julian Huxley [102 ]. Le WWF contribue à répandre cet idéal panthéiste et constitue une des branches d’action du mondialisme. Est-ce un hasard d’apprendre que le premier président du WWF fut le dirigeant du Bilderberg, le prince Bernhard [103 ] (président de 1962 à 1976). D’autres présidents se sont succédés à la tête du WWF comme John Loudon qui fut comme John Kerr président de la compagnie pétrolière, la Royal Dutch Shell. Ce conglomérat pétrolier anglo-hollandais est une des pépinières du nouvel ordre mondial. Précisons aussi que le Prince Philippe, époux de la reine d’Angleterre Elisabeth II, dirigea le WWF de 1981 à 1996.

David Rockefeller, Sr. (1915-…)

Nous pouvons ajouter Ă  cette liste d’acteurs issue d’une longue tradition politico-commerciale, le rĂ´le de la TrilatĂ©riale. CrĂ©Ă©e en 1973 par David Rockefeller et Zbigniew Brzezinski (membres du CFR), ce dernier est le mentor du prĂ©sident Obama. Cet institut regroupe trois zones gĂ©ographiques Ă©conomiquement dĂ©veloppĂ©es. l’AmĂ©rique du Nord, l’Europe et le Japon. Rappelant l’appui de Français comme Simone Veil, Robert Marjolin, Raymond Barre ou encore Hubert VĂ©drine, Brzezinski ajoute que les Etats sont « face Ă  des problèmes de plus en plus partagĂ©s — financiers, Ă©conomiques et stratĂ©giques — et qu’ils sont de moins en moins en mesure de rĂ©gler, sans au moins se concerter plus Ă©troitement, dans leur propre intĂ©rĂŞt et dans celui du reste du monde ». Afin d’affronter ces dĂ©fis, l’auteur prĂ©cise mĂŞme que la TrilatĂ©rale a Ă©tĂ© Ă  l’origine de la crĂ©ation du G7 [104 ]. Les accointances de la TrilatĂ©rale avec le monde industriel et le monde des think tanks sont avĂ©rĂ©s en particulier avec le rĂ©seau politique transatlantique (le TPN) [105 ]. En effet, le prĂ©sident de la branche europĂ©enne de la TrilatĂ©rale, Peter Sutherland, est aussi le prĂ©sident de la branche europĂ©enne du TPN. Cet Irlandais fut aussi le patron de Goldman Sachs qui rĂ©git en sous-main la politique Ă©conomique du prĂ©sident Obama et, entre autres, commissaire Ă  la concurrence de 1985 Ă  1989 sous la prĂ©sidence de Jacques Delors [106 ]. Petite cerise sur le gâteau, Peter Sutherland est aussi le directeur de l’école fabienne la London School of Economics [107 ]. Le tour du propriĂ©taire sera complet en ajoutant que John Kerr — que nous avons vu ci-dessus — est aussi membre de la TrilatĂ©rale Europe [108 ].

Comme nous pouvons le constater, les élites politiques et économiques convergent depuis longtemps vers l’édification d’un ordre mondial unifié [109 ]. Cependant, le tour ne serait pas complet si on n’évoquait pas les déclarations des autorités de l’Eglise catholique.

Une Eglise catholique au service du nouvel ordre mondial

Que l’on soit croyant ou pas, l’étude des principes animant une Eglise doit se faire avec objectivitĂ©. Il faut Ă©tudier les prĂ©ceptes qu’elle dĂ©fend et observer si les propos et les actions qu’elle mène sont en conformitĂ© ou pas avec son corps de doctrine. Dans le cas de l’Eglise catholique, le concept dĂ©fendu depuis 2000 ans s’appuie sur la primautĂ© de Dieu sur l’homme. Les Ecritures et la Tradition constituent le socle intouchable, le dĂ©pĂ´t de la foi selon les termes consacrĂ©s, dĂ©finies par le successeur de saint Pierre, le pape. L’homme marquĂ© du pĂ©chĂ© originel doit se conformer Ă  une autoritĂ© supĂ©rieure et obĂ©ir Ă  l’ensemble des prĂ©ceptes dĂ©fendus par l’Eglise catholique. Ces principes sont immuables. Quand on n’est pas d’accord avec ces principes, on quitte l’Eglise catholique. C’est le cas des multiples Eglises protestantes. Cependant, un changement fondamental s’est produit avec le concile Vatican II (1962-1965). Ce concile est le rĂ©sultat d’un long courant de rĂ©flexions animant de nombreux hommes d’Eglise mais aussi hors de l’Eglise dès le XIXè siècle. Après un long combat entre les dĂ©fenseurs de la Tradition et les progressistes ; ces derniers ont pu imposer leur vision lors de la grande rĂ©forme de Vatican II. Pour ces partisans, il s’agit d’adapter l’Eglise aux multiples innovations politiques, techniques et sociales marquant l’évolution du monde. Pour les dĂ©fenseurs de la Tradition, c’est tout l’inverse. C’est au monde de s’adapter aux principes de l’Eglise. Cette humanisation de l’Eglise passant par la promotion des droits de l’homme et sa collaboration avec les instances internationales ont Ă©tĂ© clairement affichĂ©es en 1963 dans l’encyclique du pape Jean XXIII, Pacem in terris [110 ]. Rappelant les progrès de la science et des techniques conduisant Ă  « intensifier leur collaboration et Ă  renforcer leur union » au sein du genre humain ; il s’agit de renforcer le « bien commun universel » que les Etats ne peuvent plus assurer selon l’encyclique. C’est pourquoi, le document ajoute en toute logique que « De nos jours, le bien commun universel pose des problèmes de dimensions mondiales. Ils ne peuvent ĂŞtre rĂ©solus que par une autoritĂ© publique dont le pouvoir, la constitution et les moyens d’action prennent eux aussi des dimensions mondiales et qui puisse exercer son action sur toute l’étendue de la terre. C’est donc l’ordre moral lui-mĂŞme qui exige la constitution d’une autoritĂ© publique de compĂ©tence universelle ».

Souhaitant que ce « pouvoir supranational ou mondial » ne soit pas instaurĂ© de force, l’encyclique approuve la DĂ©claration des droits de l’homme de 1948 en dehors de quelques objections. Elle ajoute que « Nous considĂ©rons cette DĂ©claration comme un pas vers l’établissement d’une organisation juridico-politique de la communautĂ© mondiale » [111 ].

Ce changement de direction de l’Eglise catholique est la marque de fabrique de tous les papes depuis Vatican II. Lors de son message de NoĂ«l en 2005, BenoĂ®t XVI a encouragĂ© les hommes Ă  s’engager « dans l’édification d’un nouvel ordre mondial » [112 ] .

Il est donc tout Ă  fait logique que BenoĂ®t XVI ait appelĂ© Ă  l’instauration d’une « autoritĂ© politique mondiale » dans son encyclique Veritas in caritate [113 ] en juillet 2009. Rappelant l’interdĂ©pendance mondiale, le pape appelle Ă  « l’urgence de la rĂ©forme de l’Organisation des Nations Unies comme celle de l’architecture Ă©conomique et financière internationale en vue de donner une rĂ©alitĂ© concrète au concept de famille des nations (…) » [114 ].

Vers une assemblée parlementaire mondiale

La crĂ©ation de grandes unions politiques rĂ©gionales rĂ©gies par des lois communes constituant les diffĂ©rentes composantes de l’Etat mondial se doit d’être reprĂ©sentĂ©e au sein d’une assemblĂ©e unique. C’est tout l’enjeu de « l’AssemblĂ©e parlementaire des Nations Unies » (l’APNU) [115 ]. Cette ambition est la suite logique des rĂŞves d’unification du monde dĂ©fendue par les thĂ©oriciens du mondialisme (fabiens et consort). Rien ne surgit au hasard. Les Ă©vĂ©nements, les personnages et les instituts du passĂ© produisent leurs fruits conduisant Ă  parachever l’édifice babĂ©lien. Par consĂ©quent, l’action du WFM (World Federalist Movement), dont nous avons vu la crĂ©ation en 1947 Ă  Montreux, poursuit tout logiquement le travail qui est le sien. Ainsi, le WFM est Ă  l’origine, en 1992, de l’élaboration du premier grand document appelant Ă  l’établissement d’une AssemblĂ©e parlementaire mondiale au sein des Nations Unies. The case for a United Nations Parliamentary Assembly (« L’objet d’une AssemblĂ©e parlementaire des Nations Unies ») du Canadien Dieter Heinrich [116 ]. De nombreux travaux et conciliabules se sont dĂ©roulĂ©s par la suite au sein du sĂ©nat canadien, du parlement europĂ©en, lors du Forum du MillĂ©naire en 2000 Ă  New York, du 12è congrès de l’Internationale socialiste etc, pour enfin aboutir Ă  la crĂ©ation en septembre 2003 au « ComitĂ© pour une ONU dĂ©mocratique ». Nous sommes obligĂ© de donner la version en allemand car, comme nous allons le voir, les autoritĂ©s politiques allemandes jouent un rĂ´le de premier plan. Komitee fĂĽr eine Demokratische UNO (KDUN) [117 ].

Le KDUN est la figure de proue au sein d’un comitĂ© exĂ©cutif [118 ] oeuvrant en faveur d’un Parlement mondial. En effet, ses travaux sont secondĂ©s par un autre institut dĂ©jĂ  mentionnĂ©, le WFM. A cela, il faut ajouter « la SociĂ©tĂ© des peuples menacĂ©s » (Gesellschaft fĂĽr bedrohte Völcker), institut allemand oeuvrant en faveur de l’émancipation des groupes ethniques et qui travaille main dans la main avec l’UFCE (l’Union FĂ©dĂ©raliste des CommunautĂ©s Ethniques EuropĂ©ennes) [119 ] et une ONG anglaise, le 2020 Vision Ltd [120 ].

Le KDUN dont le siège est Ă  Berlin annonce la couleur en prĂ©cisant dans ses statuts sa volontĂ© de construire une sociĂ©tĂ© cosmopolitique et favorisant les intĂ©grations continentales [121 ]. Au sein du comitĂ© directeur, on trouve des reprĂ©sentants issus des mondes politiques et scientifiques. Il est intĂ©ressant de souligner que tous les courants politiques allemands sont prĂ©sents Ă  l’exception des ex-communistes (die Linke) [122 ]. Au sein de ce comitĂ©, nous trouvons un personnage clef, Armin Laschet. Cet homme politique est Ă  l’origine du rapport Ă©laborĂ© en 2003 appelant Ă  donner un siège permanent Ă  l’Union europĂ©enne [123 ] après l’adoption du « TraitĂ© Giscard » (dĂ©sormais appelĂ© « TraitĂ© de Lisbonne »). Son influence est dĂ©cisive car on le trouve aussi Ă  la tĂŞte du comitĂ© directeur du Prix Charlemagne [124 ]. Par ailleurs, la prĂ©sence du dĂ©putĂ© allemand au Parlement europĂ©en Jo Leinen Ă  la direction du KDUN est particulièrement significative car il joua un rĂ´le dĂ©terminant dans l’adoption du TraitĂ© de Lisbonne [125 ].

C’est en avril 2007 que le KDUN lança sa campagne en faveur d’un Parlement mondial sous la direction de son prĂ©sident, AndrĂ©as Bummel. Auteur d’un livre intitulĂ© Internationale Demokratie Entwickeln (« DĂ©velopper la dĂ©mocratie internationale ») [126 ], c’est un ancien adhĂ©rent du parti libĂ©ral, le FDP, dont le prĂ©sident Guido Westerwelle est devenu ministre des Affaires Ă©trangères du gouvernement Merkel depuis septembre 2009. C’est aussi un collaborateur de la « SociĂ©tĂ© des peuples menacĂ©s » dirigĂ©s par Tilman ZĂĽlch (membre du comitĂ© directeur du KDUN) et de la World Federalist Movement (WFM) de New-York [127 ].

Tous ces intervenants agissent afin de favoriser la naissance de ce nouvel organe mondial. Comme il est prĂ©cisĂ© dans les textes officiels. « (…) L’APNU pourrait dans un premier temps ĂŞtre constituĂ©e de dĂ©lĂ©guĂ©s de parlements nationaux et rĂ©gionaux reflĂ©tant leur composition politique. Une APNU inclurait donc des membres de partis minoritaires qui ne font pas partie du gouvernement. A un stade ultĂ©rieur, l’APNU pourrait ĂŞtre directement Ă©lue. Une APNU serait ainsi un organe unique et lĂ©gitime reprĂ©sentant la voix des citoyens sur des questions d’ordre international. Les participants Ă  la campagne considèrent qu’une APNU, une fois crĂ©Ă©e, Ă©voluerait d’un simple organe consultatif Ă  un parlement mondial avec de vĂ©ritables droits Ă  l’information, la participation et de contrĂ´le »(…) [128 ].

Ces ambitions affichĂ©es sans complexes par l’APNU s’épanouissent encore plus lorsque l’on se rappelle le soutien apportĂ© par BenoĂ®t XVI Ă  l’instauration d’une « autoritĂ© politique mondiale ». Il va de soi que les dirigeants de l’APNU ont saluĂ© avec enthousiasme l’encyclique de ce pape [129 ]..

Conclusion

Cette rapide description de l’histoire des tenants du mondialisme remontant du Moyen-Ă‚ge jusqu’au dĂ©but du XXIè siècle souligne que cette tendance est très ancienne. Elle repose sur une cupiditĂ© sans limites et la poursuite d’un idĂ©al de contrĂ´le complet des richesses planĂ©taires. Cette Ă©volution n’a fait que prendre de la vitesse au fur et Ă  mesure que le « clergĂ© » mondialiste, successeur de Nimrod, rĂ©ussissait Ă  imposer son mode de pensĂ©e en faveur du nouvel ordre mondial. Depuis la chute du mur de Berlin, les Ă©vĂ©nements s’accĂ©lèrent ; la crise aussi. La dĂ©cennie 2010 sera dĂ©cisive pour le genre humain car le mondialisme, selon la doctrine de ces Ă©lites, est un messianisme pressĂ©.

[1 ] « U.S move sows confusion in EU », par Charles Forelle, The Wall Street Journal. 2 fĂ©vrier 2010.

[7 ] Le 26 novembre 2008, lors d’une rĂ©union Ă  Caracas, quelques pays d’AmĂ©rique du Sud ont dĂ©cidĂ© de prĂ©parer le terrain en crĂ©ant le « Fonds de stabilisation et de rĂ©serve » ; c’est-Ă -dire une unitĂ© de compte appelĂ© « SUCRE » (Système Unitaire de Compensation RĂ©gionale). Cette unitĂ© de compte fait rĂ©fĂ©rence aussi Ă  Antonio JosĂ© de Sucre (1795-1830) qui fut lieutenant au service de Simon Bolivar.

[12 ] Description de l’Union africaine sur le site du ministère français des Affaires Ă©trangères.

[15 ] « La Chine espère populariser le yuan au sein de l’Asean », Les Echos. 31 dĂ©cembre 2009.

[17 ] La marche irrésistible du nouvel ordre mondial . par Pierre Hillard (Editions François-Xavier de Guibert, 2007), p. 21.

[19 ] La dĂ©composition des nations EuropĂ©ennes. De l’union euro-Atlantique Ă  l’Etat mondial . par Pierre Hillard (Editions François-Xavier de Guibert, 2005), p. 137 et La marche irrĂ©sistible du nouvel ordre mondial . op. cit. p. 79.

[22 ] La revue The Economist de janvier 1988 annonçait le lancement d’une monnaie mondiale appelĂ©e « phĂ©nix » pour 2018. Nous sommes dans les temps.

[23 ] « Discours d’acceptation », par Herman von Rompuy, RĂ©seau Voltaire. 19 novembre 2009.

[24 ] Les revendications ethniques et religieuses ainsi que l’opposition entre régions riches et régions pauvres accélèreront la décomposition des Etats dans le monde. Ce phénomène s’explique en particulier en raison du transfert de l’autorité suprême à des unions politiques régionales au dépens des Etats qui n’ont plus leur raison d’être. La dislocation des Etats sera planétaire. Déjà, certains dirigeants des Etats fédérés US du Texas et du Vermont souhaitent faire sécession. En ce qui concerne l’Europe, la Belgique avec la Flandre ou l’Espagne avec la Catalogne constituent des risques majeurs. Ces revendications régionalistes conduisant au morcellement des Etats sont nécessaires pour aboutir à la réalisation du nouvel ordre mondial.

[25 ] Jusqu’au début janvier 1973, la France partageait le droit de créer de la monnaie avec les banques privées. Pour financer la construction de logements sociaux par exemple, l’Etat empruntait auprès de la banque centrale qui créait pour l’occasion cette monnaie. Par la suite, l’Etat remboursait l’emprunt tandis que la banque détruisait cet argent ; mais, point capital, sans faire payer d’intérêts. Or, l’Etat s’est interdit d’emprunter auprès de la banque centrale avec l’article 25 de la loi Pompidou-Giscard d’Estaing du 3 janvier 1973. Il se prive donc de la création monétaire sauf s’il s’adresse auprès d’acteurs privés qui, eux, font payer des intérêts au prix fort. Par conséquent, cette politique empêche toute politique sociale véritable rendant les investissements publics hors de prix et entraînant par la même occasion l’augmentation de la dette publique. Ce principe inscrit dans le Traité de Maastricht (1992) à l’article 104 a été transposé à l’article 123 dans le Traité de Lisbonne. Les Etats de l’UE sont donc totalement tributaires de l’oligarchie financière.

[26 ] Une large partie de ce chapitre s’appuie sur les travaux de l’historien américain Carroll Quigley (1910-1977) professeur entre autres à l’université Georgetown. The anglo-american Etablishment. GSG § Associates, 1981. Il fut en particulier le professeur de … Bill Clinton.

[27 ] Le lancement en juillet 2009 d’un projet de panneaux solaires en Afrique du Nord et au Proche-Orient devant irriguer en Ă©nergie l’Europe se fait dans le cadre de « Desertec ». La branche allemande du Club de Rome, le centre aĂ©ronautique et aĂ©rospatial allemand et le prince Hassan bin Talal de Jordanie ont fortement contribuĂ© au projet. Indirectement, cette politique Ă©nergĂ©tique va contribuer Ă  intĂ©grer encore plus largement ces Etats Sud-mĂ©diterranĂ©ens Ă  l’Union europĂ©enne et, dans la foulĂ©e, Ă  l’axe euro-atlantique dans le cadre de l’interdĂ©pendance.

[28 ] C’est le cas du « Corridor de Nasco » avec l’émergence d’un bloc Nord-amĂ©ricain.

[29 ] Les bénéficiaires des bourses d’études Cecil Rhodes aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Australie, en Afrique du Sud etc sont présentés sur les sites internet de ces différentes écoles.

[30 ] A partir de la deuxième moitié du XIXè siècle, l’équipe de Cecil Rhodes contrôlait le Times de Londres, journal réservé aux élites politiques et économiques britanniques qui, elles aussi, étaient pour la plupart membres de cette vaste aristocratie commerciale. Cela s’appelle travailler en circuit fermé.

[31 ] Anglo-american Etablishment. op. cit, p. 169.

[32 ] L’expression « groupe Milner » est utilisĂ©e pour Ă©voquer les personnages politiques, Ă©conomiques, militaires et journalistiques acquis aux idĂ©aux d’Alfred Milner et de son mentor, Cecil Rhodes.

[34 ] Nous nous appuyons sur les travaux de Edward R. Pease, The History of the Fabian Society (EP Dutton and Company, 1916), ouvrage souvent réédité.

[36 ] Robert Owen s’appuyait sur les principes du philosophe Platon, en particulier son ouvrage La République. défendant l’idéal d’une société aristocratique dirigée par l’élite, éliminant le mariage tout en favorisant la reproduction des meilleurs. Cette théorie a fait des petits. On retrouve ces concepts dans Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, 1984 d’Orwell ou encore dans certains ouvrages d’Herbert George Wells, membre dirigeant de la société fabienne.

[37 ] L’universitĂ© d’Oxford est devenue un des foyers de recrutement des Ă©lites grâce aux « bourses d’études Cecil Rhodes » pour la Grande-Bretagne.

[38 ] Gardons à l’esprit que tout est lié.

[39 ] Au dĂ©but du XXIè siècle, 200 dĂ©putĂ©s britanniques appartiennent Ă  la sociĂ©tĂ© fabienne comme l’ancien Premier ministre Tony Blair (promoteur de la politique Ă©conomique appelĂ©e la « 3è voie », principe fabien par excellence) ou Gordon Brown.

[40 ] Il semble ne pas y avoir trouvé satisfaction.

[41 ] Ouvrage paru en 1928, réédité en 1931 sous le titre What are we to do with our Lives ? .

[42 ] The War That Will End War. par H. G. Wells. Version française. La destruction libératrice. réédité aux Editions Le passé du futur, Grama, Bruxelles, 1995, p. 214.

[43 ] Ibid. p. 134. « Ce fut dans une ambiance lĂ©gèrement incrĂ©dule que dĂ©marra la rĂ©union qui devait instaurer le nouvel ordre mondial ».

[44 ] The New World Order. par H.G Wells, réédité par Filiquarian Publishing, LLC, en 2007.

[45 ] La plupart des responsables Ă©conomiques de l’administration Obama sont issu de la Pilgrim Society.

[46 ] Voir The Anglo-American Etablishment. op. cit, p. 82 et pages 117 et suivantes.

[48 ] L’entreprise JP Morgan, pilier de la finance anglo-saxonne, fut fondée par John Pierpont Morgan (1837-1913).

[49 ] Voir les ouvrages de l’extraordinaire Antony Sutton (1925-2002), chercheur à l’institution Hoover et à l’université Stanford, décrivant le soutien de Wall Street aux trois éléments suivants. Wall Street and the bolshevik revolution. Arlington House, 1974 ; Wall Street and FDR (ndlr. Franklin Delano Roosevelt) et Wall Street and the rise of Hitler. Il faut ajouter aussi cette série en trois volumes. Western technology and soviet economic development 1917-1930 ; Western technology and soviet economic development 1930-1945 et Western technology and soviet economic development 1945 to 1965 prouvant à partir d’une documentation de première main le soutien économique et financier de l’occident à l’Union soviétique et à ses affidés.

[50 ] Nous invitons le lecteur à s’intéresser à Basil Zaharoff (1850-1936) qui fit fortune en vendant des armes aux acteurs du conflit de 1914-1918.

[51 ] Wall Street and the bolshevik revolution. op. cit, p. 57.

[53 ] Ibid. p. 82. Il est intéressant de noter que Harry Hopkins (1890-1946) qui devint plus tard l’éminence grise du président Roosevelt, fut l’intermédiaire entre la Croix-Rouge états-unienne dirigée par William Boyce Thompson à Petrograd en 1917 et sa représentation à Washington in Ibid. p. 72.

[54 ] Ibid. pp. 89-100. Le mĂ©morandum de William Boyce Thompson prĂ©sentĂ© Ă  Lloyd George peut ĂŞtre lu en entier Ă  la page 197 et suivantes au paragraphe intitulĂ© « Document 4 ».

[55 ] Pétrole, une guerre d’un siècle. par William Engdahl (Editions Jean-Cyrille Godefroy, 2007), p. 94 et suivantes.

[56 ] Wall Street and the rise of Hitler. op. cit, voir les chapitres de 1 Ă  5 en particulier page 47.

[57 ] The anglo-american Etablishment, op. cit. p. 182.

[58 ] Outre la Grande-Bretagne et ses dominions, Lionel Curtis n’hésitait pas à y ajouter. la France, les pays scandinaves, l’Irlande, l’Egypte, l’Inde, la Belgique, les Pays-Bas, le Canada et les Etats-Unis. Ces projets ont été présentés dans son livre paru en une seule édition en 1938. The Commonwealth of God in The Anglo-American Etablishment. op. cit, pp. 282-283.

[59 ] Union Now. A Proposal for a Federal Union of the Democracies of the North Atlantic. par Clarence Streit (Harper & Brothers Publishers, 1939).

[60 ] The Anglo-American Etablishment. op. cit, p. 283.

[62 ] Le prĂ©sident Wilson l’appelait son « alter ego ».

[63 ] Wall Street and FDR, op.cit. p. 92 et suivantes.

[64 ] Voir notre livre La Marche irrésistible du nouvel ordre mondial, op.cit. p. 14 et pp. 80-81. Philip Dru, administrator. par Edward Mandell House, réédition Robert Welch University Press, 1998.

[65 ] La Paneurope. par Anne-Marie Saint Gille (Presses de l’université de Paris Sorbonne, 2003), pp. 130-131.

[66 ] L’engagement d’Aristide Briand au cĂ´tĂ© de la Paneurope acquise aux principes fĂ©dĂ©ralistes et rĂ©gionalistes dans un cadre politique mondial unifiĂ© permet de mieux comprendre le discours du reprĂ©sentant français Ă  l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la SociĂ©tĂ© des Nations, le 5 septembre 1929, appelant Ă  un « lien fĂ©dĂ©ral » entre les Etats europĂ©ens.

[67 ] Le reprĂ©sentant anglais lors de ce congrès paneuropĂ©en de 1926, A. Watts, Ă©tait membre du Royal Institute of International Affairs issu du « groupe Milner » in La Paneurope. op. cit, p. 148.

[69 ] La Paneurope a jouĂ© un rĂ´le dĂ©terminant dans l’élaboration de tous les textes en faveur de la protection des groupes ethniques. Voir notre ouvrage MinoritĂ©s et rĂ©gionalismes dans l’Europe FĂ©dĂ©rale des RĂ©gions (Editions François-Xavier de Guibert, 4è Ă©dition, 2004) et dans ce livre, le chapitre intitulĂ© « L’union Charlemagne » p. 75 et suivantes.

[70 ] « Richard Coudenhove-Kalergi » sur le site internet de l’European Society Coudenhove-Kalergi.

[72 ] Lire son discours prophĂ©tique Ă  l’annexe 11 de La DĂ©composition des nations europĂ©ennes ; en particulier le passage oĂą Coudenhove appelle Ă  l’instauration d’une « union atlantique », une « FĂ©dĂ©ration Ă  trois » selon son expression, « l’Angleterre Ă©tant le pont entre l’Europe et l’AmĂ©rique ». C’est exactement ce qui est poursuivi par les instances de Bruxelles et de Washington d’une manière accĂ©lĂ©rĂ©e depuis 1990. Voir la liste complète des bĂ©nĂ©ficiaires du Prix Charlemagne sur le site du ComitĂ© .

[73 ] Wall Street and the rise of Hiter. op. cit, chapitre 2 « The Empire of IG Farben », p. 33.

[74 ] Wall Street and the bolshevik revolution, op. cit. pp. 125-126.

[79 ] Il faut ajouter aussi que Hjalmar Schacht est à l’origine de l’existence de la Banque des règlements internationaux (Bank of International Settlements). Antony Sutton relate aussi la réunion déterminante du 20 février 1933 dans la demeure d’Hermann Goering qui permit, en présence d’Adolf Hitler, de lever des fonds pour le financement du parti nazi. Les plus grands patrons de l’industrie allemande étaient présents et ont aligné les sommes nécessaires (Krupp von Bohlen, Albert Voegler, von Loewenfeld, …) ; le tout se faisait sous la direction d’Hjalmar Schacht in Wall Street and the rise of Hitler, op. cit. p.108.

[80 ] Antony Sutton évoque entre autres l’influence déterminante de Gerard Swope (1872-1957), président de General Electric Company, qui permit la politique socialisante du président Roosevelt in Wall Street and FDR. op.cit, p. 86.

[81 ] Carroll Quigley explique entre autres les infiltrations au sein de l’appareil politique états-unien de la part de JP Morgan in Tragedy and Hope. A History of the World in Our Time (GSG and Associates, 1966), p. 938.

[82 ] Le Premier ministre anglais a tenu des propos dans son discours de ZĂĽrich qui sont dans la droite ligne du mondialisme Ă  en juger ces extraits. « (…) L’Union europĂ©enne a fait beaucoup pour arriver Ă  ce but et ce mouvement doit beaucoup au comte Coudenhove-Kalergi et Ă  ce grand patriote et homme d’Etat français que fut Aristide Briand (…). Nous autres Britanniques, nous avons le Commonwealth. L’organisation du monde ne s’en trouve pas affaiblie, mais au contraire renforcĂ©e et elle y trouve en rĂ©alitĂ© ses maĂ®tres piliers. Et pourquoi n’y aurait-il pas un groupement europĂ©en qui donnerait Ă  des peuples Ă©loignĂ©s l’un de l’autre le sentiment d’un patriotisme plus large et d’une sorte de nationalitĂ© commune. Et pourquoi un groupement europĂ©en ne devrait-il pas occuper la place qui lui revient au milieu des autres groupements et contribuer Ă  diriger la barque de l’humanitĂ©. (…). Appelant Ă  une rĂ©conciliation franco-allemande, Churchill ajoute dans un esprit fabien. « Il faut que notre but permanent soit d’accroĂ®tre et de renforcer la puissance de l’ONU. Il nous faut crĂ©er la famille europĂ©enne en la dotant d’une structure rĂ©gionale placĂ©e sous cette organisation mondiale, et cette famille pourra alors s’appeler les Etats-Unis d’Europe » (…) in George C. Marshall, Points de repère. Lausanne, 1973

[83 ] L’influence fédéraliste se fit sentir par l’intermédiaire d’Européens convaincus comme Denis de Rougemont, Henri Brugmans et Alexandre Marc.

[84 ] Côté états-unien, dès 1924, Rosika Schwimmer et Lola M. Lloyd défendant la cause des femmes (droit de vote, etc) organisèrent la première assemblée constituante mondiale devant être élus par les peuples afin de rédiger une constitution mondiale. Cette initiative fut relancée en 1937 à Chicago avec une campagne en faveur d’un gouvernement mondial. Il serait très intéressant de savoir qui finançait de tels projets. Par la suite, d’autres Etats-uniens préparèrent les esprits en faveur d’un monde uni. Emery Reves, auteur de Anatomy of Peace défendant l’idée d’un gouvernement mondial (il fut aussi l’agent littéraire de Winston Churchill) ; le politicien Wendell Wilkie avec son livre One World ; l’avocat Clark Grenville auteur de World Peace through World Law ; le journaliste Norman Cousins ; le journaliste et sénateur démocrate Alan Cranston et le philosophe Robert Hutchins.

[86 ] Déclaration de Montreux du 23 août 1947.

[87 ] Voir notre livre La Fondation Bertelsmann et la gouvernance mondiale (Editions François-Xavier de Guibert, 2009), pp. 95-96 et « Geschichte der Europa-Union Deutschland sur le site internet de Europa Union Deutschland.

[89 ] « Regional Federalism » sur le site internet du World Federalist Movement.

[91 ] « ECFR’s Board and Council » sur le site internet de l’European Council on Foreign Relations.

[93 ] La Fondation Bertelsamann et la gouvernance mondiale. op. cit, p. 92 et suivantes.

[94 ] « Trustees » sur le site internet du Rhodes Trust.

[95 ] Parmi les nombreux participants, nous pouvons relever Richard de Coudenhove-Kalergi, Konrad Adenauer, Denis de Rougemont, Alcide de Gasperi, François Mitterrand, etc.

[97 ] Une exception toutefois ; RTL Belgique a diffusé lors de son journal télévisé l’extérieur de la réunion du Bilderberg en juin 2000 lors de sa réunion à Genval dans le Brabant wallon. On peut y apercevoir Dominique Strauss-Kahn ou encore la reine Béatrix des Pays-Bas.

[99 ] Le film Avatar de James Cameron sorti en dĂ©cembre 2009 est le prototype mĂŞme de l’esprit « gaĂŻa ». Une tribu parĂ©e de nombreuses qualitĂ©s par rapport aux humains venus exploiter leur planète tire leur force de la nature, plus prĂ©cisĂ©ment d’un arbre, vĂ©ritable dieu qui donne l’énergie comme il l’a reprend.

[100 ] Thomas Huxley Ă©tait appelĂ© le « bouledogue de Darwin ».

[104 ] Le Figaro. 25 janvier 1999.

[105 ] Voir p. 137 (chapitre 28).

[107 ] « Peter Sutherland », sur le site internet de la Commission trilatĂ©rale.

[108 ] « Membership », sur le site internet de la Commission trilatĂ©rale.

[109 ] Parmi les nombreux domaines participant à l’édification du nouvel ordre mondial, nous pouvons évoquer le cas du Codex alimentarius dont l’objectif est de procéder à des modifications ou à des suppressions de produits entrant dans la composition alimentaire (vitamines, minéraux, …).

[111 ] Ibid. voir les paragraphes de 130 Ă  145.

[116 ] The case for a United Nations Parliamentary Assembly. par Dieter Heinrich, World Federalist Movement, octobre 1992

[118 ] « ComitĂ© exĂ©cutif » de la Campagne pour la crĂ©ation d’une AssemblĂ©e parlementaire des Nations Unies.

[119 ] Cet institut allemand est à l’origine des textes clefs en faveur des groupes ethniques en Europe ; la Charte des langues régionales ou minoritaires et la Convention-cadre pour la protection des minorités. Voir notre livre Minorités et régionalismes. op. cit. p. 142 et suivantes.

[121 ] « Satzung fĂĽr das Komitee fĂĽr eine demokratische UNO ». Document tĂ©lĂ©chargeable .

[122 ] « Associates des KDUN », sur le site internet du Komitee fĂĽr eine Demokratische UNO.

[123 ] Rapport sur les relations entre l’Union européenne et l’organisation des Nations Unies [2003/2049 (INI)], rapporteur Armin Laschet, 16 décembre 2003.

[124 ] Signalons aussi la présence de Hans-Gert Pöttering au sein du comité directeur du Prix Charlemagne, président de la Fondation Konrad Adenauer, ancien président du Parlement européen mais aussi ancien président de Europa Union Deutschland, filiale de l’Union des fédéralistes européens (l’UEF créée à Montreux en 1947) dirigée en 2010 par le député anglais au Parlement européen Andrew Duff.

[125 ] Voir La Fondation Bertelsmann et la gouvernance mondiale, op. cit. p. 93 et suivantes.

[126 ] Internationale Demokratie entwickeln. par Andreas Bummel, Horizonte Verlag, 2005.

[128 ] « A propos du projet APNU », sur le site internet de la Campagne pour la crĂ©ation d’une AssemblĂ©e parlementaire des Nations Unies.

Source. « Histoire du « Nouvel ordre mondial » », par Pierre Hillard, RĂ©seau Voltaire. 21 février 2010, www.voltairenet.org/article164176.html

Docteur en science politique et professeur de relations internationales. Ses recherches portent principalement sur l’instrumentation de l’Union europĂ©enne en vue de la constitution d’un bloc euro-atlantique. Dernier ouvrage publiĂ©. Bertelsmann. Un empire des mĂ©dias et une fondation au service du mondialisme (François-Xavier de Guibert Ă©d. 2009).